Pour votre mémoire : oubliez la maladie et visez la santé
A l’instar des contes pour enfants, la « maladie d’Alzheimer » fait figure de grand méchant loup chez les plus de 65 ans. C’est un sujet récurrent, qui révèle une angoisse palpable.
Et pour cause, ce diagnostic est de plus en plus répandu dans les pays industrialisés (notez bien, c’est un détail important). De plus, s’il concerne des sujets parfois jeunes, il est incontestable que l’avancée en âge en augmente le risque, comme souvent.
De quoi parle-t-on ?
Cette pathologie n’est qu’une déclinaison de ce qu’on appelle médicalement la « démence », plus précisément la démence « sénile » lorsqu’on l’attribue au seul processus de vieillissement.
D’un point de vue physiologique, il s’agit, pour simplifier, d’une détérioration des réseaux neuronaux dans certaines régions du cerveau, c’est-à-dire une affection neurodégénérative.
Les inquiétudes qu’elle suscite sont bien compréhensibles compte tenu de son expression concrète et des symptômes connus : les capacités cognitives sont progressivement atteintes (mémoire, logique, orientation…), mais aussi tout ce qui fait notre personnalité, le reflet de qui l’on est ; et surtout, en conséquence de ce qui précède, les symptômes finissent par nous faire perdre en autonomie.
Enfin, la crainte vient également du fait que, à ce jour, la médecine allopathique (conventionnelle, moderne) ne propose aucun traitement curatif.
Mais faut-il pour autant s’alarmer trop vite ? Faut-il voir un signe précurseur de cette « maladie » dans chacun de nos oublis ou dans chaque perte de concentration ?
Avant de vous inquiéter pour votre santé, lisez ceci.
Soit nous sommes tous déments, soit vous n’avez pas la maladie d’Alzheimer
Nous vivons dans une société où le divertissement et l’information sont pléthoriques. Le fameux « temps de cerveau disponible » se réduit comme peau de chagrin, notre attention se monnaie à prix d’or pour influencer nos comportements, ou nous attirer vers des loisirs toujours plus coûteux en temps si ce n’est en argent.
A partir de là, vous comprendrez aisément que notre capacité à être attentif à une donnée, un fait, une situation, soit devenue très volatile.
Les sollicitations sont aussi nombreuses que vous avez de canaux à votre disposition. Qui aurait cru qu’il nous faudrait un jour nous discipliner pour limiter notre temps consacré à l’écoute ou la lecture des médias, au point qu’il nous faut l’apprendre à nos enfants comme une compétence de base ?
On comprend donc là encore que notre faculté à intégrer mentalement une information dépend du niveau de conscience qui est le nôtre au moment où elle se présente à notre cerveau.
Autrement dit, si vous fermez la porte à clé pendant que vous parlez au téléphone, il est possible que vous ne vous souveniez pas d’avoir fermé la porte, ou de la teneur de votre conversation !
Par ailleurs, il est important de souligner que nous sommes tous encore bien différents, dans nos personnalités, malgré la standardisation qui nous guette. J’entends par là que nos tempéraments sont à prendre en compte lorsqu’on évoque une étourderie, comme oublier de prendre la bretelle d’autoroute ou mélanger les prénoms des petits enfants.
Certains individus sont naturellement plus enclins à la rêverie ou à l’inattention. En outre, nos centres d’intérêts façonnent évidemment notre mémoire qui peut alors paraître un peu trop sélective aux yeux des autres.
Notez aussi que la faculté d’oublier fait partie de notre programmation, car il est nécessaire pour notre cerveau conscient de faire le tri, ne serait-ce que pour fonctionner au quotidien sans être submergé par l’ensemble de nos souvenirs.
A retenir
Les médecins semblent unanimes sur un point : tant que le patient se rend compte lui-même de ses oublis, ce n’est pas un fait caractéristique. En revanche, quand c’est le conjoint ou les proches qui le signalent au médecin, alors que le patient lui-même a du mal à l’admettre, il s’agit d’un signe bien plus significatif.
Une « maladie de l’environnement » plutôt qu’une « maladie de la vieillesse »
(Pr Dominique Belpomme, Comment naissent les maladies, Babel 2016, p. 99)Si les symptômes se retrouvent désormais chez des personnes de plus en plus jeunes, c’est bien que la cause est à rechercher ailleurs que dans le vieillissement.
Les observations récentes laissent penser qu’il s’agit même plus précisément d’une « pathologie d’encrassage«
(Dr Jean Valnet, L’alimentation ou la 3e médecine, Ed. François-Xavier de Guibert, 2004, p. 397).
Ainsi, même s’il peut exister une part de prédisposition génétique, c’est le mode de vie d’une personne qui va favoriser ou empêcher l’expression réelle des symptômes au cours de sa vie. C’est ce qu’on appelle l’épigénétique.
Quel que soit le terrain physiologique de départ (les cartes avec lesquelles on part dans la vie), notre hygiène de vie et nos choix en matière de santé sont déterminants quand à la survenance des déséquilibres physiologiques qui nous rendent « malades ».
La pollution de nos sols, et donc de notre alimentation et de notre eau, n’est un mystère pour personne. En outre, les produits alimentaires transformés comportent très souvent des additifs plus ou moins tolérés par l’organisme. Ces phénomènes sont connus, plus ou moins conscientisés, et rarement pris au sérieux. Or c’est un facteur essentiel à prendre en compte pour mieux comprendre de quoi on parle quand on évoque la présence de substances toxiques dans l’organisme.
En l’occurrence, au sujet de la « maladie d’Alzheimer », les sels d’aluminium oxydés présents dans nos cuisines, les traces d’arsenic dans l’eau potable, le cadmium dans les cigarettes comme dans l’alimentation, les adjuvants, colorants ou exhausteurs de goût, le mercure dans les amalgames dentaires, etc, sont autant de présumés coupables dans le processus inflammatoire, et donc la dégénérescence des réseaux neuronaux.
Nos organismes sont donc potentiellement encombrés par diverses substances qu’il nous faudrait évacuer. Or, le cadre et le rythme de vie de nos sociétés modernes engendrent des niveaux de stress qui tendent parfois à nous faire vivre dans un stress chronique.
Le travail de détoxification, d’évacuation des déchets, qui se fait en principe naturellement, se trouve court-circuité par le stress. Ainsi, si le stress est chronique, le court-circuit est également chronique…
Voilà donc une autre cause à cet encrassement.
Si le tableau vous semble sombre, dites-vous que la meilleure stratégie c’est encore la prévention.
En observant tous les leviers que vous pouvez actionner pour entretenir votre santé, vous verrez que nous disposons encore de beaucoup de ressources pour vieillir en bonne santé !
Comment faire du bien à votre cerveau ?
Rappelez-vous de la base pour qu’une cellule fonctionne :
– qu’elle soit bien nourrie 1) en oxygène et 2) en nutriments ;
– qu’elle puisse éliminer ses déchets.
Le cerveau produit notamment de l’acide phosphorique à l’occasion de l’activité cérébrale. Les acides sont en principe évacués au même titre que les substances toxiques étrangères accumulées dans les tissus.
Comment permettre à ce cycle de vie de perdurer et à votre santé neurologique de s’épanouir ?
Grand air et respiration optimale
Apporter de l’oxygène aux cellules, ça passe déjà par une aération quotidienne. Sortez et bougez !
Mais il est aussi très important de réapprendre les bases de la respiration, pour bien comprendre comment les échanges O2/CO2 seront les plus efficaces. Au passage, vous améliorez votre capacité respiratoire et vous cultivez la détente. C’est la magie de la naturopathie : ici les effets secondaires sont positifs !
Les exercices de cohérence cardiaque sont très recommandés, ainsi que le pranayama de la culture yogique. Je vous conseille également de travailler votre apnée, car ces temps de rétention du CO2 optimisent l’utilisation de l’oxygène par vos cellules.
Exposition au soleil et à la lumière naturelle
La soleil apporte la chaleur et un rayonnement infra-rouge favorables au bon fonctionnement du métabolisme, ainsi que les UV nécessaires à la production de vitamine D (20 minutes d’exposition par jour, à adapter en fonction de l’intensité du rayonnement).
Apprentissage en continu
On ne le dira jamais assez : les connexions neuronales s’entretiennent quand on s’en sert.
Solliciter ses neurones, c’est avant tout continuer d’enregistrer de nouvelles connaissances ou savoir-faire, ou découvrir de nouveaux endroits ou de nouvelles personnes. C’est sortir de sa zone de confort au plan cérébral (au risque d’en décevoir certains, faire des mots croisés ne suffit pas).
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe un processus appelé neurogenèse qui, comme son nom l’indique, consiste en la création de nouvelles cellules (neurones) et synapses (connecteurs entre les neurones). A tout âge, chaque nouvel apprentissage se traduit par la création d’un nouveau réseau neuronal, qui sera relié au réseau existant. Et plus le réseau est dense et diversifié, plus vous avez de chances de rester « câblé » jusqu’à la fin !
Activité physique douce
La plupart des activités physiques seront bénéfiques (comme indiqué dans cet article), mais je tiens à mettre particulièrement en avant la pratique du Qi Gong. En effet, cette gymnastique énergétique d’origine chinoise combine tous les ingrédients pour vieillir en santé.
Sommeil profond et de qualité
Pendant que vous dormez, votre cerveau est actif donc on ne peut pas dire qu’il se repose. Néanmoins, il est en mode automatique et il peut ainsi faire le tri, ainsi que toute action utile à son « entretien », sans être entravé par nos pensées, nos émotions, la consommation de café ou tout autre excitant… Il faut le voir comme un jeûne intermittent cérébral, nécessaire à la régénération.
Il est donc préférable de ne pas négliger ce temps précieux, et je vous invite à chercher des solutions (naturelles, il y en a) si vous souffrez de troubles du sommeil.
De bonnes habitudes alimentaires
Vous l’avez compris, la plupart des toxiques qui encombrent nos circuits neuronaux sont des polluants extérieurs, il est donc important de privilégier une alimentation saine, et bio si possible.
Il s’agit de réduire l’inflammation qui a tendance à s’installer en présence de trop de déchets, et de soigner les tissus fragilisés par l’inflammation.
Au quotidien et au long court, misez sur les bonnes graisses, qui augmenteront la part d’omégas 3 dont nous manquons souvent :
– Poissons gras (surtout les sardines, maquereaux, harengs), crevettes, œufs, abats (foie, rognons)
– Sur les crudités de l’huile de colza, de noix, ou de lin (huile d’olive pour la cuisson)
– Graines oléagineuses (noisettes, amandes, graines de chia, graines de chanvre)
– Avocat, mâche, épinard, algues (spiruline et chlorelle notamment)
Contrairement aux idées reçues, ces acides gras contribuent à fluidifier le sang.
La vitalité des fonctions cérébrales, et notamment des zones dédiées à la mémoire, semble dépendre aussi de la quantité de choline disponible. Cette vitamine (phospholipide) assure non seulement le métabolisme des neurotransmetteurs, mais aussi l’intégrité des membranes cellulaires.
Elle se retrouve essentiellement dans les œufs, crustacés, abats, choux, épinards, brocolis, flocons d’avoine…
Il sera également conseillé de surveiller les apports en vitamines B, notamment les B9 et B12, qui participent à la production des neurotransmetteurs.
– Œufs, fruits de mer, abats
– Légumineuses, légumes feuilles, asperges, brocolis
A noter :
Quelques aliments combinent à merveille les bases du régime alimentaire idéal pour prévenir les troubles neuro-dégénérescents, et vous noterez que les protéines animales occupent une place de choix (œufs, poissons gras, abats) à coté des avocats et des brocolis !
Toutefois, ces aliments doivent être consommés en quantité raisonnable : manger des œufs quotidiennement c’est possible ; mais pour les viandes ou poissons, il vaut mieux privilégier les animaux morts en bonne santé (eh oui) et n’en consommer que 2 à 3 fois par semaine, pour ne pas surcharger l’organisme. En effet la digestion des protéines a un effet acidifiant sur l’organisme qu’il convient de garder sous contrôle, notamment pour ne pas créer de nouvelles sources d’inflammation.
Pour les végétariens/végétaliens, il est conseillé de surveiller les apports et de complémenter si le terrain individuel le rend nécessaire. Ces indications sont toujours à personnaliser bien entendu, car il n’y a pas de régime alimentaire universel.Mais ne vous y trompez pas, ces remarques sont à intégrer dans une réflexion plus globale sur votre hygiène alimentaire.
Je tiens donc à rappeler que, pour un équilibre optimal, il est souhaitable de donner une grande place au végétal dans votre assiette.
Les apports de protéines évoqués ci-dessus peuvent être des apports ponctuels mais réguliers, et de qualité. Tandis que les fruits et légumes constituent l’essentiel des calories ingérées au quotidien.
En effet, il est d’ailleurs conseillé de commencer chaque repas par une portion de légumes, et si possible crus (pour préserver les vitamines et oligoéléments). Quant aux personnes aux intestins fragiles qui supportent mal les fibres, le mieux est de commencer par un grand verre de jus de légumes (débarrassés des fibres donc) en guise d’apéritif. Les fruits et légumes restent les aliments avec le meilleur rendement énergétique : entre énergie consommée (pour digérer et traiter les déchets) et énergie apportée (pour actionner le métabolisme et nourrir nos cellules).
Par ailleurs, la pauvreté des sols actuels semble nous prédisposer à une carence en sélénium, oligoélément indispensable pour bien vieillir. Etant donné qu’on le trouve dans des aliments plutôt spécifiques (noix du Brésil, une par jour par exemple), il peut être nécessaire de prendre un complément pour rehausser les réserves.
Signalons encore les plantes amies du cerveau : gingko biloba, gotu kola (= centella asiatica), rodhiola.
Le Dr Jean-Pierre Willem recommande également de respirer (à même le flacon) de l’huile essentielle de romarin à cinéole, pendant quelques minutes chaque jour. Ce geste simple serait un grand soutien pour la mémoire.
Pour conclure, sachez qu’il est absolument déconseillé de s’angoisser à l’idée de développer les symptômes de la maladie d’Alzheimer ! Joie, confiance, et vitalité sont vos meilleurs alliés.
Anticiper le meilleur en cultivant votre santé et sentez-vous libre d’oublier… la maladie.