L’œil et la lumière
L’œil est conçu pour recevoir de la lumière et gérer cet apport de lumière, c’est l’essence même de sa fonction. Il ne fait que capter les particules de lumière, c’est-à-dire les photons, à travers la pupille.
C’est le cerveau qui, ensuite, interprète les informations, c’est lui qui voit à proprement parler.
Il est donc logique que tout soit prévu, en principe, pour que l’œil s’adapte aux contraintes que sont le trop-plein ou le manque de lumière.
En effet :
– l’action (réflexe ou volontaire) de ciller régulièrement permet de réguler la quantité de lumière reçue.
– l’action (automatique) de dilatation ou rétractation par la pupille permet aussi de s’adapter à la luminosité.
– le mécanisme d’absorption des photons en surplus, par la mélanine* de la rétine, protège également l’œil en agissant comme des lunettes de soleil intérieures.
Nous savons également que tout organe ou fonction non stimulé, ou surprotégé par une sorte de « béquille », risque de voir ses capacités s’amoindrir avec le temps.
Pensez aux muscles atrophiés sur un membre qui a été plâtré ou immobilisé. Ou encore à la mâchoire des enfants qui ne se développe pas suffisamment, sans doute parce que la succion d’une tétine artificielle ne remplace pas l’effort nécessaire à la succion du sein maternel.
La santé de l’œil passe donc par une saine mobilisation de ses fonctions et de ses composantes, c’est-à-dire ici par l’alternance entre une exposition aux lumières vives (pour activer les cônes) et à la pénombre (pour activer les bâtonnets). Cela concourt à l’entretien et au renforcement de la fonction visuelle.

Alors, faut-il porter systématiquement des lunettes de soleil lorsqu’il fait beau ?
Faut-il allumer systématiquement la lumière lorsqu’il fait sombre ?
La réponse à ces questions sera comme toujours à nuancer car… ça dépend !
Il s’agit avant tout de prendre conscience que nos modes de vie actuels nous privent parfois de ressources simples et naturelles, et que, sur le long terme l’impact peut être majeur. Le bon côté c’est qu’il est assez facile d’y remédier, car la lumière du jour est encore à la portée de tous !
L’enjeu est de taille car exposer nos yeux à la lumière naturelle contribue nettement à la santé visuelle, et notamment aux problèmes courants d’accommodation comme la myopie ou la presbytie. Disons que c’est un élément fondamental dans toute démarche de rééducation de l’œil.
Vous comprendrez alors que, au-delà de la question des lunettes de soleil, ce sont tout simplement les lunettes (et lentilles) qui agissent avec les yeux comme une écharpe sur un bras blessé.
Bon pied, bon œil et bon sens
Bien entendu, il faut rester à l’écoute de son corps et protéger ses yeux dès lors que la sensation d’éblouissement se fait sentir, et à plus forte raison lorsqu’elle ne peut pas être évitée (notamment en mer, à la neige ou en voiture), car il ne s’agit pas de créer des tensions ou des agressions . Nous y reviendrons dans un prochain épisode 😉
Et s’il est une lumière particulièrement nocive pour nos yeux, c’est la lumière bleue qui émane de nos écrans et aussi des lampes LED. Face à un écran d’ordinateur, de téléphone ou de tablette, nous sommes comme exposés de plein fouet à une luminosité frontale, certes d’intensité variable, mais continue (contrairement au cinéma, beaucoup plus doux pour les yeux, car la lumière provient de derrière et est simplement projetée sur un écran).
Au-delà de la vue
Par ailleurs, la lumière du jour est vitale pour nous, d’une manière générale. Or l’œil est une des deux portes d’entrée qui permettent à notre organisme d’absorber le rayonnement solaire, et notamment les UV-B qui nous sont bénéfiques. L’autre porte d’entrée est bien évidemment la peau.
A travers différents témoignages et expériences, on commence à comprendre un peu mieux le rôle primordial de l’exposition à la lumière naturelle sur la santé.
Il en ressort que cette pratique simple, effectuée dans des conditions raisonnables, permettrait de réguler un certains nombre de nos métabolismes internes, en facilitant la production hormonale notamment.
Il est déjà avéré que l’exposition à la lumière du jour régule le système veille-sommeil à travers l’action des UV-B sur la production de mélatonine*.
Il est également démontré que la lumière captée par nos yeux sert d’alerte pour notre peau, qui adapte alors la quantité de mélatonine produite pour se protéger d’un rayonnement trop important.
Et ce n’est qu’un échantillon… vous voyez donc qu’il est essentiel de faire toute la lumière sur la santé des yeux !
Facile à tester
Il appartient à chacun d’expérimenter en douceur, dans la limite du confortable, sans jamais générer de tensions supplémentaires à celles que l’on subit déjà ! Adoptez uniquement les gestes qui font du bien.
1. Privilégiez au maximum l’exposition à la lumière naturelle.
2. Si vous évoluez quotidiennement sous une lumière artificielle, privilégiez les sources lumineuses qui ne viennent pas de face.
3. Entraînez ponctuellement vos yeux à voir ou percevoir dans la pénombre, sans vous mettre en danger.
4. Veiller à ciller régulièrement pour réguler la quantité de lumière à laquelle vous êtes exposé.
5. Profitez de l’extérieur sans lunettes le plus souvent possible, pour permettre à vos yeux de capter pleinement le rayonnement naturel.
6. Faites des bains de soleil, ou « sunning » ou ensoleillement : les yeux fermés face au soleil, qui va alors réchauffer les globes oculaires à travers les paupières (détente assurée) et nourrir les cellules photoréceptrices en douceur.
>>> démonstration en vidéo ici