L’œil et la détente
Si vous avez suivi les premiers épisodes (ici), vous savez que tous les yeux ont le même besoin fondamental d’explorer le mouvement et les distances.
Les muscles oculomoteurs permettent le mouvement du globe oculaire dans son orbite, et nous les actionnons volontairement.
Mais il existe aussi des mouvements réflexes, non volontaires et adaptatifs : le réflexe pupillaire et le bombement du cristallin (notre lentille interne).
Or c’est ce dernier mouvement qui permet tout le travail d’accomodation, c’est-à-dire la faculté de l’œil à focaliser pour voir net, à effectuer la mise au point.
- Le cristallin, qui est ovale, se bombe pour voir de près : il accomode à proprement parler.
- Et il se relâche pour voir un objet éloigné : il s’aplatit pour revenir dans sa position de repos.
Que la difficulté soit la vision de loin ou de près, elle révèle toujours une défaillance du cristallin, soumis à des tensions qui peuvent aller jusqu’à réduire ses capacités d’adaptation entre les deux positions.
Pour être le plus mobile possible dans notre exploration visuelle, il faut donc favoriser la souplesse, la fluidité, la détente. Avoir une bonne vue, et la conserver, nécessite d’éviter les blocages et les tensions qui restreignent automatiquement nos capacités visuelles.
Un œil qui voit parfaitement est un œil parfaitement détendu
Personne n’a une vue parfaite en permanence. Nos facultés ne sont pas figées.
En effet, notre vue varie en fonction de notre état de repos, de détente et de notre état émotionnel, notamment.
Il peut donc arriver d’avoir des flashes de vision parfaite, et que ça disparaisse aussitôt. Ceci constitue une preuve que nos yeux peuvent voir parfaitement, dans certaines conditions et sans lunettes, et donc que la plupart des problèmes de vue sont réversibles.
La plupart du temps, nous avons de mauvais réflexes.
Par exemple, lorsqu’on cherche à avoir une vision plus nette de quelque chose, il faudrait éviter de plisser les yeux (= les mettre en tension), et au contraire chercher à relâcher (= lâcher-prise sur l’intention).
Il est inutile de forcer pour voir, alors que l’œil est un récepteur. Il n’est pas fait pour attraper l’image mais pour capter la lumière qui se présente à lui : il faut donc le mettre dans les meilleures dispositions pour que les particules de lumière pénètrent correctement jusqu’à la rétine.
Si vous sentez vos yeux fatigués, contractés, raides… c’est un peu comme s’ils criaient au secours, alors écoutez-les ! Faites une pause.
Massez doucement le contour des yeux (arcades supérieure et inférieure, tempes, côtés du nez) et fermez les yeux ou cillez tranquillement pour humidifier la cornée et assouplir les muscles.
Détendre son corps pour mieux voir
Les tensions et les contraintes qui s’exercent sur nos yeux trouvent souvent leur source dans les tensions et contraintes exercées sur le corps.
Cela concerne plus spécifiquement la partie haute du corps (crâne, nuque, épaule, dos, diaphragme) qui accumule beaucoup de stress.
Il est primordial de dénouer ces zones, de leur redonner du mouvement et de la souplesse, pour une meilleure circulation des fluides vitaux jusqu’aux yeux. Ils ont besoin que la circulation sanguine et lymphatique ne soit pas entravée par des noeuds physiques et énergétiques. En effet, les yeux se trouvent en bout de course, reliés par des vaisseaux capillaires, or ils ont besoin d’être nourris (nous verrons une autre fois ce qui les nourrit le mieux), mais aussi d’éliminer les déchets qu’ils produisent. Les stagnations sont toujours délétères.
Par ailleurs, la détente musculaire de n’importe quelle zone agit toujours comme décontractant général sur le reste du corps et donc sur les yeux.
Et j’irais jusqu’à dire qu’un bon massage des pieds permet d’améliorer la vue !
Le massage est un outil simple et basique du bien-être et de la santé en général, ne l’oublions pas.
Astuces*
Pratiquer le «palming »
Mettre les yeux dans l’obscurité en posant les paumes de main tièdes sur les orbites, et respirer profondément en relâchant les épaules, pendant quelques minutes.
Ce peut être un moment de méditation, ou un temps pour se remémorer quelquechose d’agréable.
Pratiquer le « sway » (doux bercement)
Se balancer latéralement, pieds au sol, seul le poids du corps change de pied en laissant le regard balayer, au même rythme, ce qui se trouve devant vous.
Laissez-vous bercer par votre propre mouvement, et observer le calme mental qui s’installe.
Pratiquer le « long swing » (balayage rotatif)
En effectuant des rotations à droite et à gauche à partir de la taille, balayer le paysage plus largement, en décollant les talons cette fois, et en amenant le regard jusque derrière vous, pourquoi pas.
Accompagnez bien le mouvement avec la tête, voire avec tout le corps en vous servant des bras comme balanciers (comme les enfants).
Restez dans votre zone de confort, pas besoin de forcer.
Pensez fluidité, souplesse et détente, ne vous concentrez pas excessivement sur la technique.
Observez la détente musculaire ressentie et lâchez-prise.
Important : si vous voulez vraiment vous faire du bien, n’oubliez pas de RESPIRER et de SOURIRE !
* Pratiques approuvées et éprouvées par le Dr William Bates il y a un siècle… à consommer sans modération 🙂