Les champignons sont-ils nos amis ?
🍄🟫 L’univers fongique, c’est-à-dire le règne des champignons, recèle autant de trésors que de dangers pour notre santé.
Des êtres mystérieux aux vertus multiples
Nous avons tous appris à nous méfier de cette drôle de population, constituée d’êtres vivants ni animaux ni végétaux, au comportement mal connu car en partie caché, et qui peuvent être mortels.
Pourtant, parmi les remèdes naturels, les champignons aux vertus médicinales figurent en bonne place sous le le terme de mycothérapie. Ainsi, les naturopathes peuvent, dans certaines circonstances, vous proposer d’agir en profondeur sur votre terrain par l’usage de champignons spécifiques. En effet, nous savons de mieux en mieux mettre à profit les principes actifs de certaines espèces bien identifiées, allant du cèpe au pleurote, en passant par le reishi, le hericium, le shiitake, etc.
C’est essentiellement leur haute teneur en béta-d-glycane qui les rend précieux pour stimuler le système immunitaire et contrer les radicaux libres. Il est possible de les consommer en tant qu’aliment, mais, pour une action plus concentrée, on les trouve aussi en tant que compléments alimentaires sous différentes formes (liquide, en poudre ou en gélules).
Dans une optique un peu différente, les recherches actuelles mettent aussi en avant les propriétés psychotropes de certains champignons, comme potentielle nouvelle voie thérapeutique face aux déséquilibres psychiques, mais cela dépasse le cadre des techniques naturopathiques.
Quoiqu’il en soit, ces nouvelles approches nous invitent à regarder les champignons autrement.
Des champignons toxiques aux champignons nettoyeurs
Ceci étant dit, nous faisons bien de nous méfier, car, au-delà même de la toxicité directe de certaines espèces, les chercheurs et cliniciens observent également que certaines pathologies, particulièrement difficiles à traiter, pourraient être causées ou favorisées par la présence de champignons microscopiques.
Nous en apprenons chaque jour un peu plus sur le mode de vie de nos petits parasites fongiques, et notamment Candida, Aspergillus, Histoplasma et Cryptococcus pour les plus connus.
Candida albicans fait déjà parler de lui depuis longtemps. On lui associe des symptômes qui, regroupés sous le nom de candidose, démontrent le caractère systémique de la problématique (atteinte du système digestif, du système immunitaire, dérèglement hormonal, troubles psychiques…).
Ces champignons sont possiblement présents chez chacun d’entre nous, et ils forment ce qu’on appelle désormais le mycobiote (une partie du microbiote donc). Mais ce n’est pas réellement leur présence qui semble poser problème, c’est plutôt leur prolifération.
Vous savez probablement déjà quel type de symptômes ils provoquent lorsqu’ils s’installent sur la peau, les ongles ou les muqueuses. Mais nous sommes bien moins conscients des dégâts qu’ils peuvent faire sur nos organes internes (je vous vois faire la grimace).
Vous savez sans doute aussi à quel point il est difficile de stopper la progression d’une mycose, mais c’est encore un autre niveau de difficulté quand on n’a pas de retour visuel pour surveiller l’avancée ou le recul du champignon.
Ainsi, l’expérience nous apprend que certains champignons constituent des alliés de choix, notamment dans le traitement contre le cancer (déjà dans les années 1950, A. Soljénitsyne s’est aidé du champignon Chaga pour guérir de son cancer de l’estomac, comme relaté dans Le pavillon des cancéreux).
Et dans le même temps, on se questionne sur le rôle joué par d’autres champignons qui semblent au contraire vivre en symbiose avec les cellules cancéreuses.
Alors, est-ce qu’ils arrivent sur une tumeur déjà existante, ou est-ce qu’ils en sont la cause ?
Faut-il leur faire confiance ?
Ce qui est admis généralement, c’est que plus l’organisme est intoxiqué et pollué, plus l’équilibre des populations microbiennes est menacé, et ce type de terrain devient source de prolifération et de dissémination non souhaitables. En effet, certains spécimens seraient particulièrement friands de nos déchets : les acides pour certains (surtout ceux issus de la digestion des sucres), les métaux lourds pour d’autres, à chacun ses goûts… C’est pourquoi les micro champignons évoqués plus haut, lorsqu’ils sont en présence de leur nourriture favorite, ont tendance à se reproduire un peu trop vite, puis à migrer vers les organes qui regorgent de cette nourriture, et qu’ils vont finir par parasiter radicalement, quelles que soient ses intentions de départ.
Le parasite est-il un indécrottable impérialiste qui ne cherche qu’à étendre son territoire, quitte à nuire à son hôte, ou bien est-il un opportuniste qui se déplace naturellement vers une source de nourriture (nos déchets accumulés), ce qui sous-entendrait que l’organe est déjà en difficulté par la présence des toxiques au moment où le parasite arrive ? Ceci reste à déterminer *
Pour conclure, c’est bien évidemment le déséquilibre en toute chose qui nuit à notre état de santé, et la bonne nouvelle c’est qu’il peut être corrigé !
Comme toujours, et à tous les niveaux, un être vivant qui évolue dans un écosystème harmonieux aura tendance à développer le meilleur de lui-même, tandis que s’il est contraint, maltraité, ou même surexcité par l’abondance de nourriture, le même individu peut devenir nuisible à son environnement.
Par conséquent, vous savez ce qu’il vous reste à faire : prendre soin de votre équilibre intérieur et extérieur, pour arrêter de nourrir des parasites à vos dépends et cultiver l’harmonie 😊
Bien sûr, si vous avez besoin d’être accompagné par la naturopathie dans cette démarche, n’hésitez pas à me contacter ➡️
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* Ce questionnement n'est qu'un aperçu des réflexions actuelles sur le rôle des micro-organismes en général.
Il vaut également pour le monde bactérien ou viral (et même pour les vers parasites), si mal étudiés et dont on ne comprend encore que peu de choses.
Certaines hypothèses (non prouvées) nous on longtemps fait admettre comme une évidence qu'un microbe était par essence pathogène et qu'il fallait l'éliminer de notre corps, voire l'empêcher d'entrer, comme si c'était possible. Puis, à partir des années 1960, leur rôle fondamental dans la santé humaine (au niveau intestinal et cutané notamment) a été mis en lumière, mais pas trop quand même. Ceci rendait nettement plus sensible la question de leur éradication par l'antibiothérapie. Il a donc fallu arbitrer de façon pragmatique et on s'est mis à considérer que certains microbes sont bien des pathogènes (nuisibles), et d'autres non. Finalement, on estime aujourd'hui que même les espèces dites pathogènes ne le sont pas toujours, mais seulement dans certaines circonstances... Petit à petit, on déconstruit les certitudes, et c'est très sain. En tous cas, le lien de cause à effet entre la présence d'un microbe et une pathologie déclarée est de plus en plus flou.